Piratage informatique : plusieurs sites français victimes de "défiguration"

Le dispositif national d'assistance aux victimes de cybermalveillance a lancé l'alerte sur Twitter, dimanche 25 octobre, indiquant qu'une "vague de cyberattaques en défiguration" ciblait de "nombreux sites français".

�x�[#ALERTE #Cybersécurité] Vague de #cyberattaques en #défiguration en cours ciblant de nombreux sites Internet Français.

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cc @Interieur_Gouv @justice_gouv @ANSSI_FR

— Cybermalveillance.gouv.fr (@cybervictimes) October 25, 2020

Des messages tels que "Victoire pour Mohammed, victoire pour l'Islam et Mort à la France" et un montage représentant Emmanuel Macron grimé en cochon étaient affichés à la place de la page d'accueil de sites d'associations de retraités, de commerces ou de petites mairies.

D'autres sites affichaient en lettres vertes le message "Opération lancée par des hackers musulmans contre la France pour avoir insulté le prophète Mahomet et profané publiquement l'Islam".

"Plusieurs dizaines de sites internet, peut-être une centaine, ont été touchés", estime Gérôme Billois, spécialiste en cybersécurité du cabinet Wavestone. "C'est ciblé sur un message politique clair", a-t-il noté, rappelant une vague d'attaques similaires ayant touché plus de 1 000 sites français après les attentats de janvier 2015.

"Ce que cherchent les attaquants, c'est toucher beaucoup de sites pour qu'on commence à parler d'eux", a affirmé M. Billois.

Le week-end a été marqué par des manifestations et des appels au boycott des produits français dans le monde musulman, à la suite de récents propos sur l'islam d'Emmanuel Macron. Le président français avait notamment promis mercredi que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet, lors de la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe.

Comment réagir à une cyberattaque ?

Les éditeurs de sites internet peuvent se prémunir de ces attaques en réalisant les mises à jour techniques de leur site internet.

D'un faible niveau technique et portant moins à conséquence que les attaques au rançongiciel qui se multiplient depuis quelques années, les attaques en défiguration ("defacement"), réalisées automatiquement via des logiciels qui détectent et exploitent des failles sur des serveurs et sites web, accompagnent parfois les tensions géopolitiques.

En cas de cyberattaque, cybermalveillance.gouv.fr recommande de débrancher la machine touchée et de conserver les preuves et les disques durs, qui permettront aux autorités d’avancer dans leur enquête. Le site conseille aussi de faire une copie de la machine attaquée et de sa mémoire, d’identifier mes éléments sensibles et ce que qui a permis aux hackers d’en prendre le contrôle et enfin, de déposer plainte au commissariat.

Retrouvez tous les conseils relatifs aux cyberattaques ici

Les pirates encourent deux ans à sept ans d’emprisonnement et de 60 000 euros à 300 000 euros d’amende.

(Avec AFP)