Législatives 2024 : les grandes lignes du programme du Nouveau Front Populaire

27 juin 2024 à 18h00 par Alicia Méchin

NFP
Conférence de presse du Nouveau Front Populaire le 21 juin 2024.
Crédit : Capture d'écran BFMTV

Les élections législatives 2024 auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. La gauche a donné naissance pour cette campagne au Nouveau Front Populaire. Voici son programme...

À l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, la gauche s’est rapidement mise en ordre de marche pour tenter de trouver un accord, et proposer un seul et même programme d’une même voix. La France Insoumise, le Parti socialiste, les écologistes, le Parti communiste français, Place publique, Génération.s et la Gauche républicaine et socialiste ont alors annoncé une coalition : le Nouveau Front Populaire.

Au fil des semaines, ils ont détaillé peu à peu leur programme. Certaines propositions sont alors faites sur des thèmes chers aux Français dans cette élection : le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration, ou encore l’économie. Voici ce qu’il faut retenir…

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Pouvoir d’achat

 

  • Smic à 1600 euros net

Une mesure qui fait grincer des dents les chefs d’entreprise. Les patrons tirent aussi la sonnette d’alarme en assurant que beaucoup de petits commerçants et d’artisans ne pourront jamais payer leurs salariés à 1600 euros. Pourquoi ? A cause des charges. Pour un salarié payé au SMIC, l’employeur ne paie presque pas de charges sociales. Mais dès que le salarié gagne 100 euros de plus que le SMIC… c’est plus de 400 euros de charges pour l’entreprise. Et donc les TPE et PME n’ont pas la trésorerie nécessaire pour payer ça.

Le NFP a alors précisé que des aides seraient apportées pour soutenir les PME et TPE qui augmenteraient leurs salariés, pour les aider à supporter le coût.

 

  • Indexation des salaires sur l’inflation
  • Hausse de 10 points de l’indice des fonctionnaires
  • Blocage des prix pour les biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants
  • Sur l’énergie : gratuité des premiers kilowattheures, abolition des coupures d’électricité et gaz hors des trêves hivernales

 

Immigration 

 

  • Abrogation de la loi Immigration

Promulguée en janvier dernier, la loi immigration d’Emmanuel Macron a été très controversée. C’est finalement une version édulcorée qui a été votée, une grande partie des mesures les plus radicales, voulues par la droite, ayant été retoquées par le Conseil Constitutionnel.

La loi prévoit notamment de s’engager à respecter les principes de la République pour pouvoir obtenir un titre de séjour, ou la régularisation de travailleurs sans papiers dans les métiers dits en tension.

 

  • Création d’un statut de « déplacé climatique » pour les populations qui fuient les pays touchés par le réchauffement climatique.

 

Sécurité 

 

  • Interdiction des LBD et grenades mutilantes.
  • Fin des BRAV-M
  • Suppression de l’IGPN, la police des polices, et de l’IGGN, la police de la gendarmerie.

Elles seraient remplacées par un organisme indépendant, rattaché à la Défenseure des droits.

 

 

Société

 

  • Organisation d’une « conférence nationale sur le travail et la pénibilité » en vue d’un passage à 32 heures hebdomadaires pour les « métiers pénibles ou de nuit ».

 

  • Création d’un congé menstruel dans les entreprises et administration

 

  • Embauche d’enseignants supplémentaires pour réduire le nombre d’élèves par classe

 

  • Isolation complète des logements et renforcement des aides pour tous les ménages

 

  • Garantir l’accès à un mode de garde à chaque famille, en ouvrant 500 000 places en crèches ou autre solution de garde.

 

  • Abrogation de la réforme « choc des savoirs » de Macron à l’école, liberté pédagogique des enseignants, réduction des effectifs par classe, et gratuité intégrale de l’école (cantine, transports, périscolaires, fournitures).

 

  • Fin de Parcoursup et repas à 1 euro dans les Crous.

 

  • Organisation d’un plan interministériel pour analyser, prévenir et lutter contre l’antisémitisme et l’islamophobie.

 

 

Économie

 

  • « Choc de redistribution des richesses » avec une baisse d’impôts pour tous ceux qui gagnent moins de 4000 euros par mois et taxation des plus riches (rétablissement notamment de l’Impôt Sur la Fortune (ISF)

Le NFP assure que cet ISF permettrait de rapporter 15 milliards d’euros, tout comme une taxe sur les superprofits. Pour rappel, l’ISF avait été supprimé par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Elysée.

Concernant les "moins de 4000 euros par mois", le NFP assure que 90% des Français sont concernés. Cela sous-entend qu'on parle d'une décision pour un Français qui gagne moins de 4000 euros. Selon les chiffres de l'INSEE en 2021, hors fonction publique, 90% des salariés gagnaient moins de 4 010 euros précisément, en équivalent temps plein, soit 15 millions de personnes. Toujours selon les chiffres de 2021, le salaire médian sélevait précisemment à 2012 euros net. 10% des salariés les moins bien payés gagnent moins de 1 360 euros par mois net, et les 1% les mieux payés gagnent plus de 9 600 euros net.

 

  • Abrogation de la réforme des retraites avec à termes le droit à la retraite à 60 ans

 

  • Abrogation de la réforme de l’assurance-chômage

 Un décret doit être pris d’ici au 1er juillet pour cette réforme, pour une entrée en vigueur au 1er décembre. La loi du gouvernement Macron prévoit de durcir l’accès aux droits au chômage pour favoriser un retour à l’emploi plus rapide. La durée d’indemnisation passerait notamment de 18 à 15 mois, et il faudrait avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur les 24 derniers mois.

 

  • Instauration d’une taxe kilométrique sur les produits importés

 

  • Retour de l’exit tax.

Cette dernière, applicable aux particuliers qui transfèrent leur domicile à l’étranger, avait été allégée par la dernière loi des finances.

 

  • Instauration d’un héritage maximum

Les hauts patrimoines sont ciblés. Une transmission maximale de 12 millions d’euros est évoquée, permettant selon le mouvement d’avoir 17 milliards d’euros de recettes.

 

  • Suppression des niches fiscales

Sans les citer, le NFP parle de niches fiscales « inefficaces, injustes et polluantes », ce qui doit rapporter 25 milliards d’euros.