L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes
Publié : 17 juillet 2024 à 16h08 par Théo Palud
17 ans après la mort du fondateur d’Emmaüs, 7 femmes témoignent dans un rapport publié ce mercredi 17 juillet par l’association.
"Ces révélations bouleversent nos structures". Le choc au sein d’Emmaüs et de la Fondation Abbé Pierre, après la publication ce mercredi d’un rapport dans lequel 7 femmes accusent l'homme d'église d’agressions sexuelles, 17 ans après sa mort. Des faits qui concernent "des salariées, des volontaires et des bénévoles" mais aussi "des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre", selon Emmaüs, sur une période allant de la fin des années 1970 à 2005. L’une des victimes était même mineure au moment des faits, âgé de 16/17 ans à l’époque.
Parmi les faits remontés : des "propos répétés à connotation sexuelle", des "tentatives de contacts physiques non sollicités" ou encore des attouchements sur leurs seins. Ce dernier mode opératoire a d’ailleurs a été relevé dans plusieurs témoignages. Jusqu’à maintenant, aucun signalement n’aurait été fait à la justice. À ces 7 victimes s’ajoutent "au moins 5 personnes supplémentaires identifiées comme ayant pu subir des faits de violences de la part de l’abbé Pierre".
Un regard "profondément" changé
"Nous les croyons, nous savons que ces actes intolérables ont laissé des traces et nous nous tenons à leurs côtés", insistent Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, ajoutant qu’un dispositif de recueil de témoignages et d’accompagnement, "strictement confidentiel, s’adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre" a été mis en place. Et d’ajouter. "Ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion". Longtemps personnalité préférée des Français, l'Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est décédé en 2007.