5.000 policiers, les drones et les couvre-feux n’auront pas suffi : 3e nuit d’émeutes en Île-de-France

5.000 policiers sur le terrain, le RAID, le GIGN et la BRI déployés, des drones dans le ciel, des couvre-feux dans certaines communes : cela n’aura pas suffi à ramener le calme en Île-de-France. Troisième nuit d’émeutes avec encore de nombreux véhicules et bâtiments publics incendiés.

La préfecture de police de Paris a diffusé un bilan dans lequel elle dit avoir recensés 1569 feux au total dans Paris et la petite couronne cette nuit, dont 640 feux de poubelles, 21 feux de bus ou encore 5 feux sur des engins de chantier.

En Seine-Saint-Denis, quasiment toutes les communes ont été impactées, selon les forces de l’ordre. De nombreux supermarchés ont été pillés notamment à Montreuil et Epinay-sur-Seine. À Drancy, des émeutiers ont utilisé un camion pour forcer l'entrée d'un centre commercial qui a été en partie pillé et incendié. Douze bus du dépôt de la RATP d'Aubervilliers ont été incendiés. Un départ de feu a été repéré à la mairie de Clichy-sous-Bois.

Des scènes de pillages et de saccages jusque dans Paris

Un individu a été filmé en train de détruire des caméras de vidéoprotection avec un fusil à pompe à Noisy-le-Grand. La veille déjà le même genre de scène avait été captée dans à Vigneux-sur-Seine.

Dans l’Essonne, 2 commissariats ont été ciblés aux Ulis et à Évry. Deux postes de polices à Chilly-Mazarin, également. Dans le Val-de-Marne, un tribunal a été attaqué par 100 à 200 individus, selon le journal Le Parisien. Les commissariats d'Alfortville ou de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) ont été attaqués et quatre suspects ont pu être interpellés.

Une soixantaine d'individus ont vandalisé plusieurs commerces du centre commercial des Champs Dolent, à Beauvais (Oise), dont un bureau de poste, un café, un coiffeur ainsi que l'antenne de la police municipale.

Des scènes de pillages et de saccages jusqu’au cœur de Paris où des individus s’en sont pris à des magasins et un fast-food situé à Chatelet. Un centre des impôts a été incendié dans le 20^e arrondissement.

Bus et Tram à l’arrêt

421 interpellations en France au dernier pointage dans la nuit de jeudi à vendredi dont 242 rien qu’en Île-de-France. La majorité des jeunes interpellés ont moins de 18 ans selon le ministère de l’intérieur.

Parmi eux, 16 personnes ont été arrêtées rue de Rivoli à Paris. Elles étaient en possession de sacs et d'objets volés après le pillage d’un magasin Zara. 14 autres personnes avaient été interpellée plus tôt dans la soirée après le pillage d’un magasin Nike aux Halles.

Pour éviter de mettre en dangers les usagers et ses conducteurs : Île-de-France Mobilités et tous les opérateurs de transports ont décidé jeudi soir de suspendre le service des bus et tram partout dans la région au plus tard à 21H !! Les bus Noctilien sont eux aussi restés au garage toute la nuit.

Des couvre-feux fans plusieurs communes de l’Île-de-France

Mercredi soir, 11 bus et deux tramways ont été dégradés lors des violences urbaines. Il faudra du temps avant de remettre en état le T6 à Clamart, a dit la patronne des transports francilien Valérie Pécresse.

Le trafic de la plupart des lignes de Tramway en Île-de-France reste interrompu ce vendredi matin, précisent la SNCF et la RATP.

Un couvre-feu nocturne a été mis en place dans plusieurs villes comme Clamart ou Compiègne jusqu’à lundi matin, en réponse aux violences survenues depuis la mort mardi du jeune Nahel à Nanterre. À Neuilly Sur Marne, trois quartiers sensibles de la commune sont concernés. À Savigny le Temple seuls les mineurs sont concernés.

Malgré les tensions le concert des Maroon 5, à la Défense Arena, a finalement pu se tenir. Les portes de la plus grande salle de concert d’Europe ont ouvert avec 2H de retard. Le concert a débuté avec 45 minutes de retard.

Déjà connu de la police

Le policier mis en cause dans la mort de Nahel a été placé en détention provisoire par le paquet de Nanterre. Les conditions d’usage de l’arme n’étaient pas réunies d’après le procureur. Lors de sa garde à vue il a demandé pardon à la famille. Son avocat annonce qu’il va contester cette incarcération préventive dès ce vendredi et maintien que son client a agi sous le coup de la légitime défense.

D’autres précisions ont été apportées par le procureur de Nanterre, notamment sur le profil de Nahel. Le jeune homme de 17 ans était déjà connu des services de police pour d’autres refus d’obtempérer, le dernier survenu le 24 juin. Il était convoqué devant le tribunal des mineurs au mois de septembre prochain. Les analyses toxicologiques n’ont cependant révélé aucune trace d’alcool ou de stupéfiant.