Sevran : deux fusillades mortelles en 48H
6 mai 2024 à 11h26 par Estelle Lafont
Des tirs qui avaient fait un mort et plusieurs blessés à Sevran vendredi soir...Le scénario semble se répéter avec cette fois-ci deux personnes tuées ce dimanche en fin d’après-midi dans le quartier Montceleux-Pont Blanc.
Ce sont deux hommes âgés de 31 et 35 ans qui ont perdu la vie ce dimanche après-midi, allée des Lilas. Ils étaient connus des services de police pour violences et trafic de stupéfiants. Abattus par un ou plusieurs assaillants, en fuite à l’heure actuelle, les deux hommes se trouvaient à moins de deux kilomètres du lieu de la première fusillade de vendredi soir qui avait coûté la vie à un homme de 28 ans à Sevran en Seine-Saint-Denis.
Plusieurs unités de forces mobiles (CRS8), spécialisées dans les violences urbaines avaient été envoyées sur place en renfort suite à cette première fusillade et une enquête pour homicide volontaire en bande organisée et tentative d’homicide volontaire en bande organisée avait été ouverte et confiée à la police judiciaire parisienne.
Aucun lien n'est pour le moment établi entre ces affaires
D’après Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ce nouveau déchaînement de violence « n’est pas totalement étranger au trafic de stupéfiants » et à ce stade « aucun lien n’est établi entre toutes ces affaires » a-t-il déclaré au journal Le Parisien.
Le quartier était bouclé sur les coups de 20 heures hier et quadrillé par les forces de l’ordre en nombre conséquent. 25 douilles de calibre 7.62, utilisées notamment dans des armes de type Kalachnikov ont été retrouvées, signe que les personnes impliquées semblent disposer de gros moyens dans ces luttes de territoires.
Entendu sur franceinfo ce matin, le maire de Sevran déclarait que sa ville n’était « pas le Far West » mais une « ville qui a besoin que l’État mette les moyens ». Selon lui, « il faut faire encore davantage. Il faut taper, taper très fort ! ». Pour rappel, Sevran avait été le théâtre d’une importante opération anti-drogue menée par l’État, le 25 mars dernier nommée « place nette », le point de deal de la cité Rougement en avait été la cible.
Il est donc possible que ces échauffourées découlent d’une guerre de territoire entre les bandes pour se réapproprier les points démantelés.
En France, l’année dernière (données de janvier à novembre 2023), 315 faits d’homicides ou tentatives d’homicides liées au trafic de stupéfiants ont été recensées en zone police, soit une hausse de 57%.