Sécurité routière : les trottinettes de pire en pire
6 avril 2021 à 9h15 par Iris Mazzacurati
Les usagers de trottinettes électriques "n'ont pas le sentiment d'être soumis au code de la route" et leur conduite s'avère "inconsciente", selon un baromètre de la sécurité routière publié mardi 6 avril par Axa Prévention.
Conséquence de la crise sanitaire et de l'évolution des modes de déplacement, le recours aux trottinettes et autres EDPM (Engin de déplacement personnel motorisé) s'est accru en 2020, mais les usagers respectent moins le code de la route, selon cette étude.
Parmi les 237 usagers de trottinettes interrogés dans le cadre de l'enquête, 78% déclarent téléphoner en roulant fin 2020 soit 23% de plus qu'en début d'année, 72% consultent ou envoient des SMS (+25) et 65% consultent ou publient sur les réseaux sociaux (+46).
"Il y a beaucoup de comportements déviants. Cela est lié au sentiment que la trottinette est un jouet augmenté", commente Eric Lemaire, président de l'association Axa Prévention.
Le fait que les "trottinettes ne soient pas considérées comme dangereuses, même sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants" donne lieu à des comportements "inconscients", pour M. Lemaire qui déplore des "problèmes de réglementation" et un manque de campagne de communication sur les règles qui s'imposent aux EDPM.
Ils sont ainsi 79% à déclarer rouler sur le trottoir, 68% à ne pas porter de casque et 66% à ne pas s'arrêter au feu orange.
Le sentiment de ne pas être soumis au code de la route
"Ils n'ont pas le sentiment d'être soumis au code de la route", estime l'association dans son communiqué de presse, indiquant que seuls 40% ont déclaré connaître la réglementation encadrant l'usage des EDPM.
L'étude dresse également un portrait type de l'usager de trottinettes électriques : un homme âgé d'une trentaine d'années, francilien et appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures. Un peu plus de la moitié des usagers possèdent une trottinette personnelle quand l'autre moitié utilise celles en libre-service.
Quant aux automobilistes, l'étude dénombre 53% de "bons" conducteurs, 6% de plus qu'en 2019, même si l'utilisation du téléphone au volant reste considéré comme un "fléau" qui persiste.
Étude réalisée par Kantar du 6 janvier au 6 février 2020 auprès d'un échantillon de 2.196 personnes puis du 4 novembre au 18 novembre auprès d'un échantillon de 2 161 personnes, tous deux représentatifs de la population française métropolitaine âgée de 18 à 75 ans.
(Avec AFP)