Airbus : "un avion neutre en carbone pour 2035"

Publié : 21 septembre 2020 à 11h00 par Iris Mazzacurati

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L'avionneur utilise déjà la propulsion à hydrogène pour ses satellites et la fusée Ariane.
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus a dévoilé l'"axe stratégique prioritaire" de l'avionneur européen dans une interview au Parisien. Trois concepts sont à l'étude pour un avion neutre en carbone, propulsé à l'hydrogène, d'ici 2035.

"Développer un avion décarboné ne nécessite pas de rupture technologique majeure", estime le patron d’Airbus, rappelant que l’avionneur utilise déjà la propulsion à hydrogène pour ses satellites et la fusée Ariane.

Il faudra compter 5 ans pour le choix et la maturation des technologies, puis 2 autres pour le choix des fournisseurs et des sites industriels, selon Guillaume Faury, portant à 2028 la mise en route du programme. "Notre ambition est d'être le premier constructeur à mettre en service un tel appareil en 2035", déclare-t-il.

Cet agenda s’inscrit dans la quête d'un "avion neutre en carbone", initié début juin par le gouvernement français, qui a prévu d'y consacrer 1,5 milliard d'euros d'ici à 2022 dans le cadre de son plan de soutien au secteur aéronautique mis à mal par la crise due au coronavirus.

3 concepts à l’études

Airbus a préparé trois concepts, explique Guillaume Faury. Le premier "est un avion de configuration classique pouvant aller jusqu'à 200 places avec un rayon d'action permettant de faire plus de 3 500 kilomètres". Le réservoir, cylindrique, d'hydrogène liquide serait logé à l'intérieur du fuselage dans la partie arrière de l'appareil.

"Le second sera un avion à hélice, pouvant embarquer environ 100 passagers, pour des trajets plus courts" tandis que "le troisième est plus disruptif", selon lui : il s'agit d'une "aile volante d'environ 200 places qui permet d'étudier une configuration complètement différente pour le stockage de l'hydrogène et la propulsion".

Au-delà des développements techniques, le cadre réglementaire doit nécessairement évoluer d'ici là pour autoriser l'utilisation de l'hydrogène dans les avions commerciaux, rappelle M. Faury. "Il faudra également que les infrastructures dans les aéroports soient prêtes et que l'hydrogène "vert" soit disponible en grande quantité", plaide-t-il. L'hydrogène "vert" doit être produit par une électricité d'origine renouvelable. Il est aujourd'hui beaucoup plus cher que l'hydrogène d'origine fossile, dont la production est très polluante.

(Avec AFP)