Nanterre : nouvelle matinée d’échauffourées au lycée Joliot-Curie
17 octobre 2022 à 12h21 par Lucas Pierre avec AFP
De nouvelles échauffourées ont eu lieu ce lundi 17 octobre devant le lycée Joliot-Curie, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Une dizaine d’individus, cagoulés, ont aussi visé l’établissement à coups de tirs de mortiers d’artifice. Depuis une semaine, les élèves protestent principalement contre la fin du dispositif d’aide aux devoirs.
Nanterre (Hauts-de-Seine) où des échauffourées entre jeunes et policiers avaient eu lieu la semaine dernière, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information du journaliste Clément Lanot. Une interpellation a eu lieu lundi matin à la suite des incidents ayant légèrement blessé un policier et dégradé un véhicule des forces de l'ordre, selon la source. Des tirs de mortiers d'artifice visaient également lundi le lycée Claude-Chappe à Nanterre, a-t-on précisé de même source. La vidéo du journaliste Clément Lanot diffusée sur Twitter montre une dizaine de personnes cagoulées, sur le trottoir en face du lycée Joliot-Curie, tirer des mortiers d'artifice vers l'établissement scolaire.
« Suite à quelques tensions en début de matinée, les élèves entrent au sein du lycée et les cours sont assurés. Des membres du dispositif académique de prévention et de sécurisation (CAAEE) ainsi que des inspecteurs pédagogiques régionaux sont présents pour accompagner la direction et les enseignants », a déclaré à l'AFP l'académie de Versailles. La situation était redevenue calme aux alentours de 10H00, a constaté une journaliste de l'AFP, neuf véhicules de gendarmes mobiles sécurisant la zone et des médiateurs de la Ville de Nanterre étant présents. « Ça fait une semaine que je n'ai pas pu faire cours à mes élèves », dit à l'AFP une professeure de SVT en sortant du lycée. Ce lundi matin, « j'ai dû confiner mes élèves » pendant les tirs de mortier aux abords de ce lycée central à Nanterre, à quelques encablures de l'Hôtel de Ville et du tribunal judiciaire.
Une mobilisation contre la fin du dispositif d’aide aux devoirs
Joliot-Curie a connu de vives tensions la semaine dernière. L'établissement a d'abord été bloqué sans heurts lundi dernier par des élèves, des échauffourées ont éclaté le lendemain, menant au placement en garde à vue de 14 jeunes. Les élèves protestaient principalement contre la fin du dispositif d'aide aux devoirs, contre le règlement intérieur et le cadre d'application du principe de laïcité, mais aussi en soutien à un enseignant et syndicaliste muté, Kai Terada. Jeudi matin, de nouvelles échauffourées impliquant une cinquantaine de jeunes au visage dissimulé selon la préfecture, avait conduit le rectorat à fermer vendredi l'établissement de 1.700 élèves.
Le climat au lycée Joliot-Curie est troublé depuis la mutation fin septembre de Kai Terada, professeur de mathématiques également co-secrétaire de Sud Éducation 92. L'arrêté de mutation reçu par Kai Terada évoque une activité « en dehors des instances de dialogue social de l'établissement ou de l'exercice normal d'une activité syndicale », selon plusieurs syndicats enseignants qui accusent l'académie de « discrimination syndicale » et demandent la « levée des sanctions ». Une audience devrait avoir lieu lundi à 14h00 au tribunal administratif de Versailles (Yvelines), l'enseignant ayant formé un recours contre sa mutation « forcée ».