Fiasco du Stade de France : le Sénat rend son rapport et pointe des dysfonctionnements
13 juillet 2022 à 9h10 par Michaël Livret
Le Senat rend son très attendu rapport après le fiasco de la finale de la ligue des Champions fin mai. Il s’agira de déterminer les responsabilités des failles sécuritaires au Stade de France et proposer des remèdes pour éviter pareil chaos lors des JO 2024.
L'image de la France écorchée dans le monde entier. Ce devait être une vitrine à un peu plus d'un an de la Coupe du monde de rugby et avant les Jeux olympiques d'été dans deux ans, mais le match du 28 mai entre le Real Madrid et Liverpool a viré au cauchemar pour les forces de l'ordre et le gouvernement.
Spectateurs sans billets escaladant les grilles du stade, d'autres munis de tickets mais ne pouvant y entrer, familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police ou vols et agressions commis par des délinquants opportunistes : l'organisation de la rencontre fut un "fiasco", ont d'ores et déjà dénoncé les sénateurs, qui présenteront leur rapport d'information sur la gestion de ces incidents à midi.
« Des dysfonctionnements dans la communication »
"Tous les enseignements doivent être tirés pour l'organisation des prochaines échéances sportives internationales", ont averti les élus, emmenés par les présidents de la commission des Lois, François-Noël Buffet (LR), et de la commission de la Culture, Laurent Lafon (centriste).
"Les différentes auditions ont mis en avant des contradictions entre les différentes personnes entendues", a déclaré à l'AFP le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands événements sportifs, qui avait demandé une commission d'enquête.
"On a vu aussi des dysfonctionnements dans la communication, dans l'information", a-t-il ajouté, assurant que le travail du Sénat avait "permis de mesurer tous les points qui ont dysfonctionné et qu'il faut corriger pour être en capacité de renvoyer une bien meilleure image".
Un premier rapport fustige les "défaillances" de l’organisation
Parmi les personnes auditionnées par les sénateurs depuis le 1er juin : des responsables d'instances sportives, des représentants des supporters de Liverpool et les autorités françaises, dont le controversé préfet de police de Paris Didier Lallement, annoncé sur le départ, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
En parallèle des travaux du Sénat, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot, a épinglé dès le 10 juin, dans un premier rapport remis à la Première ministre Elisabeth Borne, les "défaillances" de l'organisation et de la réponse policière aux incidents qui ont, selon lui, porté "un grave préjudice à l'image de la France".
Sans attendre le verdict des sénateurs, Mme Borne a déjà chargé les ministres de l'Intérieur et des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations du rapport Cadot.
(Avec AFP)