10 jours sans écran : le défi 2024 démarre ce mardi 14 mai 2024
14 mai 2024 à 10h41 par Estelle Lafont
Du 14 au 23 mai, c’est l’édition 2024 du défi sans écran. Dans des dizaines de communes, les établissements accueillants des enfants proposeront ce défi de laisser les écrans au placard pour privilégier d’autres moments.
Arrivé en France en 2008, le défi « 10 jours sans écran » nous vient du Québec où il a été lancé en 2003 par Jacques Brodeur, enseignant et fervent promoteur d’habitudes saines de la vie. Le défi 2024 commence donc ce mardi 14 mai dans toute la France avec presque 500 structures inscrites à ce programme, ce qui concerne 64 000 enfants et adolescents sur le territoire.
Son déroulement
Ce défi collectif a pour objectif de faire vivre aux participants un moment convivial à la place d’utiliser son smartphone ou sa tablette, mais également de prendre du recul, de réfléchir à l’utilisation que nous faisons de ces objets. Les participants concernés ne sont pas que les enfants et les adolescents mais également les acteurs des établissements d’accueil, personnel scolaire et périscolaire ainsi que les parents.
L’initiative permet à tous de tenter de se rendre compte de l’emprise que les écrans ont sur nous, sur nos vies, notre quotidien et de ne plus se laisser tyranniser par eux.
Des carnets de bord sont utilisés pour permettre aux enfants, aux classes de compter leurs points jour par jour. On gagne un point chaque fois qu’on se passe d’écran sur cinq temps précis de la journée pendant toute la durée du défi (le matin avant d’aller à l’école, à midi, au retour de l’école, pendant le repas du soir, avant de se coucher)
Le principe n’est pas la compétition mais le travail d’équipe pour tenir ce défi, en prenant des notes sur les émotions ressenties, les moments préférés sans leur utilisation, les difficultés rencontrées. Les adultes ne sont pas en reste et ceux qui souhaitent s’y essayer peuvent également tenir un carnet de bord pour aussi montrer l’exemple.
Les résultats du défi 2022 ont montré que 83% des enfants ont tenu au moins 7 jours sans écrans de loisirs et que 68% des parents ont tenté de réduire significativement leur propre consommation pendant la période du défi. La très grande majorité des participants a déclaré vouloir réitérer l’expérience car les bénéfices observés leur ont été profitables : plus de temps en famille, instauration d’un jeu de société après manger, baisse des disputes, amélioration de la concentration à l’école…
Réduire l’accès et la consommation
Un rapport du 30 avril dernier remis à l’exécutif alerte sur l’hyperconnexion subie des enfants. La commission d’experts qui a travaillé sur ce rapport évoque la possibilité de réelles conséquences sur la santé, le développement et l’avenir de ces enfants, ce qui à terme impactera le futur « de notre civilisation ». Parmi les recommandations concernant l’utilisation des écrans : l’interdiction avant l’âge de 3 ans, pas de téléphone portable avant 11 ans et aucun réseau social avant 13.
Ces quelques préconisations pourraient peut-être rendre le défi du 10 jours sans écran obsolète un jour, à condition d’être tenues et en y ajoutant une plus large liste d’actions comme réduire la présence de téléviseurs dans les maternités ou les crèches, renforcer les actions sans écran chez les assistantes maternelles mais également sensibiliser les adultes à lacher un peu leur téléphone à la maison, sachant qu'ils sont de véritables exemples de comportement pour les enfants.