Pronote piraté : des lycées franciliens menacés d’un attentat
21 mars 2024 à 11h23 par Michaël Livret
Des lycéens ont reçu, mercredi 20 mars, un message menaçant sur leur Espace Numérique de Travail (ENT). Un individu affirme avoir placé des explosifs dans leur établissement.
« J’ai mis du C4 partout. » Des centaines de lycéens ont reçu des menaces sur Pronote, mercredi 20 mars.
Dans ce message, l’auteur, dont l'identité n'a pas été communiquée, dit agir au nom de l'État islamique. Il menace de les « décapiter » et de faire « exploser » leur établissement en « mille morceaux ». Une vidéo, qualifiée de très choquante, était jointe à ce message adressé aux adolescents.
Levées de doutes et sécurité renforcée
Au total, ce message ciblerait une vingtaine d’établissements, uniquement en Île-de-France. Les menaces ont transité via des mails, parfois sur des réseaux internes comme Pronote, où les élèves peuvent notamment accéder à leurs emplois du temps, explique le ministère de l’Éducation nationale.
Les levées de doute ont commencé dès mercredi soir au lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres (Hauts-de-Seine).
L’académie de Versailles déclare au Parisien que huit lycées sont aussi concernés dans les Yvelines. Parmi eux : le lycée Jean-Rostand de Mantes-la-Jolie, le lycée Lavoisier à Porcheville et un autre à Poissy. D’autres, situés dans les Hauts-de-Seine ou le Val-d’Oise, ont aussi reçu la menace d’attentat.
Dans l’académie de Créteil, des établissements ont également reçu des messages menaçants, comme le lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
La région Île-de-France porte plainte
Les proviseurs des lycées concernés ont écrit un mail à tous les parents, également via l'ENT, afin de les rassurer et les informer de ces "messages malveillants". Par mesure de précaution, les contrôles à l'entrée des établissements vont être renforcés
La région a mobilisé ses dix brigades régionales de sécurité pour aider les forces de police à mener les levées de doutes. L'ENT "a été entièrement suspendu, personne n'y a accès", précise le Conseil régional d'Île-de-France dans un communiqué.
La région Île-de-France a porté plainte auprès de la section cybercriminalité du parquet de Paris. Sa présidente, Valérie Pécresse, "souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés et sévèrement sanctionnés".
Ce n'est pas la première fois que des lycées de la région parisienne sont visés par des menaces ou des alertes à la bombe. À l'automne 2023, une "vague" de canulars avait perturbé le quotidien des établissements scolaires, de certains aéroports comme de nombreux lieux de culture, dont le château de Versailles évacué une dizaine de fois.