Pénurie de chauffeurs de bus : la région propose 2.000€ aux chômeurs pour les former
28 septembre 2022 à 9h57 par Michaël Livret
Il manque toujours 1.800 conducteurs de bus en Ile-de-France. Pour recruter, Île-de-France Mobilités propose de doubler la prime régionale à destination des chômeurs pour les former.
La présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse a appelé mardi les opérateurs de transports à "mettre tous les moyens à leur disposition" pour pallier le manque de conducteurs de bus, qui commence à sérieusement perturber le trafic dans la région.
"Nous avons un gros problème (...), en zone centrale, en zone RATP", a indiqué Mme Pécresse à des journalistes. Dans le coeur de l'agglomération parisienne où la RATP exploite le réseau de bus, 26% des services ne sont pas assurés actuellement, a regretté l'élue (LR), qui a écrit jeudi à la PDG de la Régie Catherine Guillouard --sur le départ-- pour exiger un plan d'action visant à rétablir un service normal.
L'offre demandée --et payée-- à la RATP est de 98% du service habituel, IDFM ayant entrepris de faire quelques économies alors que la fréquentation plafonne à 80% de la normale, selon l'institution régionale. Il manque toujours 1.800 conducteurs de bus en Ile-de-France, selon Mme Pécresse. "Maintenant, il faut que ça s'améliore!"
"La situation est hétérogène" dans la région, a-t-elle remarqué, notant qu'"on voit des réseaux de bus qui fonctionnent tout à fait normalement". D'autres, exploités par Transdev, Keolis ou la RATP, connaissent des difficultés, comme à Marne-la-Vallée, Saclay, Argenteuil, Poissy, Saint-Germain-en-Laye et dans la Brie, avec 7 à 10% des bus qui ne passent pas.
"Nous allons appeler massivement tous ceux qui sont demandeurs d'emploi à aller vers les métiers de conducteurs de bus", lesquels sont selon elle "des métiers porteurs d'avenir", a déclaré Mme Pécresse, qui veut doubler à 2.000 euros la prime régionale versée "pour tous ceux qui entreront dans cette formation".
Elle s'est aussi engagée à systématiser l'accompagnement de la région sur les programmes de logements sociaux et intermédiaires pour les travailleurs-clefs de la SNCF et de la RATP, demandant à l’État d'être "beaucoup plus proactif pour faciliter la délivrance de permis de conduire bus". La responsable veut également faire revenir les retraités et étudier avec le ministère de la Défense la possibilité de faire appel à des réservistes.
Valérie Pécresse a parallèlement dénoncé "un vrai abus de certificats maladie". "La RATP a compté des centaines de faux arrêts maladie et est en procédure de licenciement avec 150 agents. (...) Il faut que le gouvernement mette fin à ce fléau des faux arrêts maladie, il y a un vrai trafic qui s'organise", a-t-elle regretté.
La RATP a tenu sur ce point à corriger les propos de la patronne de son autorité organisatrice, notant qu'"à date, une soixantaine de salariés ont été licenciés pour arrêt de travail frauduleux depuis le début de l’année et (qu')une soixantaine de procédures est en cours", sur un effectif de 16.000 conducteurs.
Assurant déployer "un plan d'action important afin d'améliorer rapidement la situation", la Régie remarque aussi que "le coût de l'offre non faite est intégralement remboursée à IDFM et majorée de pénalités".
(avec AFP)