« Pas de rentrée le 22 avril » : nouvel appel à la grève des enseignants de Seine-Saint-Denis
22 avril 2024 à 7h00 par Rubens Constantino
Mobilisés depuis plus d'un mois et demi, les syndicats enseignants de Seine-Saint-Denis ont formulé un nouvel appel à la grève pour la journée du 22 avril. Ils continuent de réclamer un plan d’urgence pour le département.
« Pas de rentrée le 22 avril » en Seine-Saint-Denis. L’intersyndicale enseignante a été très déçue de sa rencontre avec la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet le 15 avril dernier, comme nous l'a confié Michaël Marcilloux, co-secrétaire de la CGT Éduc’Action.
Aucune « annonce chiffrée » n’a été faite, qui aurait pourtant pu servir de réponse aux plus de 6 semaines, bien concrètes, de mobilisation de la part des enseignants et de la population de Seine-Saint-Denis.
« On ne peut pas se contenter de vagues promesses » poursuit-il, insistant sur le fait qu’il est « hors de question » pour les personnels d’arrêter le mouvement s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils réclament.
Un plan d'urgence pour le 93
Les syndicats réclament un plan d’urgence depuis la rentrée scolaire de février pour de nombreux établissements publics de Seine-Saint-Denis, notamment le déblocage de la somme de « 358 millions d’euros » pour le département.
Pour faire entendre leurs voix et leurs revendications, les acteurs du mouvement ont été à l’origine d’opération « école déserte » sur plusieurs jours, des grèves et manifestations ont même été organisés, jusque sous les fenêtres de Matignon.
Des demandes qui concernent la rénovation du bâti scolaire pour de nombreuses écoles, collèges, lycée, le recrutement à différents postes et les groupes de niveaux, mesure qualifiée de « tri social » par les enseignants mobilisés.
« Je n’ai pas les moyens »
Les enseignants souhaitent le recrutement de 650 assistants d’éducation (AED), de 320 postes d’auxiliaires de puériculture et 175 postes de CPE (conseiller personnel d’éducation). La ministre de l’Éducation a pu seulement proposer « 3 à 50 postes d’AED », bien en deçà de ce qui est nécessaire, selon les co-secrétaires de la CGT Éduc’Action 93.
Sur la table également, les syndicats espèrent la mise en place de 5.000 postes supplémentaires d’enseignants, ce à quoi Nicolle Belloubet a répondu qu’elle « n’a pas les moyens ». Quant à la contestation autour des groupes de niveaux, la ministre aurait proposé une attention « au cas par cas », là aussi, les enseignants estiment ne pas avoir reçu de réponse à leurs revendications.
«Après 2 mois de mobilisation et 5 audiences : La ministre de l’Éducation ne répond pas aux revendications légitimes des élèves, parents et personnels et massivement mobilisé·es. Le gouvernement était prévenu : de nouveau il n’y aura pas de rentrée le 22 avril dans le 93» pic.twitter.com/zk7bgOGENE
— Louise P (@Louise_Pn93) April 15, 2024
Une situation dans laquelle gouvernement et syndicats enseignants semblent s’enliser mais une chose est sûre, nous affirme Michaël Marcilloux, « il y’a une forte motivation [...] Le mot d’ordre c’est : on n’a pas fait ces 6 semaines de mobilisation pour rien ». Une mobilisation qui pourrait donc s’étendre au-delà de la rentrée du 22 avril, en tous cas si aucune annonce n'est jugée satisfaisante par les acteurs de l’enseignement public du 93.