Oise : par manque de médecin, les urgences de Senlis fermées pour une durée indéterminée
14 décembre 2021 à 7h45 par Michaël Livret avec AFP
Les urgences de l'hôpital de Senlis (Oise) ont fermé lundi en raison d'un manque de médecins, pour une durée indéterminée, après une fermeture de deux mois l'été dernier, les patients étant redirigés vers l'hôpital de Creil, a annoncé la direction.
Manque de médecins. "En raison d'un manque de ressources médicales et en vue d'assurer des conditions optimales de prise en charge des patients et de travail des professionnels, les urgences adultes du GHPSO (groupe hospitalier public sud de l'Oise) doivent être temporairement regroupées sur un site unique, celui de Creil, qui connait le plus grand nombre de passages et dispose du plateau technique le plus important", indique la direction dans un communiqué.
Le SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) de Senlis est également transféré à Creil.
Recrutement de trois à quatre médecins urgentistes
L'effectif médical des deux sites "compte actuellement 13 équivalents temps plein (ETP) de médecins urgentistes, contre 22 à 27 ETP nécessaires dans des conditions optimales", explique le GHPSO. La fermeture intervient "le temps de renforcer l’effectif médical, autour d’un projet médico-soignant rénové et attractif".
"Ce dispositif transitoire sera revu dès que possible (...) Une réouverture de jour du service d’urgences de Senlis pourrait ainsi intervenir après le recrutement de trois à quatre médecins urgentistes", poursuit la direction, assurant travailler en lien avec l'ARS et en "coopération avec les centres hospitaliers du territoire, en particulier celui de Beauvais".
"Ils n’en peuvent plus"
"Depuis ce matin, tout un bassin de vie de 100.000 habitants n'a plus ni urgences ni SMUR !", a déploré auprès de l'AFP le Dr Véronique Pruvost Bitar, présidente du Comité de défense de l'hôpital de Senlis. "Ici, vous avez des villages qui seront maintenant à une heure de route, des gens risquent d'attendre une heure que le Smur arrive. On met gravement en danger le public", estime-t-elle.
Si les médecins, "comme les infirmières et aides-soignants" quittent aujourd'hui l'établissement, "c'est parce qu'ils n'en peuvent plus de leurs conditions de travail". Depuis le regroupement des hôpitaux de Creil et Senlis en 2012, "le personnel, on l'envoie travailler d'un côté, de l'autre, il a le sentiment d'être un pion", déplore-t-elle.