Enquête ouverte après la mort suspecte d’un détenu à Meaux

Publié : 4 février 2021 à 9h15 par Mikaël Livret avec AFP

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Il se serait opposé violemment à son menottage.
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a diligenté une inspection après le décès d'un détenu de la prison de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne) qui avait été transféré à l'hôpital en arrêt cardiovasculaire, a-t-on appris jeudi 4 février auprès de la Chancellerie.

"Informé de la situation, le garde des Sceaux a immédiatement demandé à faire toute la lumière sur cette affaire en diligentant une inspection", a indiqué le ministère de la Justice.

Ce décès fait également l'objet d'une enquête "en recherche des causes de la mort", confiée par le parquet de Meaux à la police judiciaire de Versailles. 

Selon les premiers éléments de l'enquête livrés par la procureure, le 25 janvier, ce détenu, un habitant de Lagny-sur-Marne de 28 ans, "aurait refusé de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif". "Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants pénitentiaires", poursuit le communiqué. 

Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été transféré à l'hôpital par le Samu alors qu'il était en arrêt cardiovasculaire.

L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un œdème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon le parquet de Meaux, assurant que les "ecchymoses et contusions" retrouvées sur son corps n'avaient "pas eu d’incidence sur le processus mortel". D'autres examens sont attendus. 

Interrogé mercredi par l'AFP, un surveillant de la maison d'arrêt de Meaux a affirmé que le détenu "vulnérable, a été roué de coups" notamment "à la tête" par "des agents alors qu'il était menotté et maîtrisé au sol".  Les agents pour la plupart "stagiaires ou inexpérimentés sont intervenus sous la supervision de plusieurs supérieurs hiérarchiques dont le chef de détention", a assuré le surveillant pénitentiaire qui a requis l'anonymat.

Le détenu décédé était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" et rébellion.