Le bras de fer continue entre Valérie Pécresse et le Gouvernement concernant le Navigo

Publié : 5 décembre 2022 à 17h12 par Mathieu Message

Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités.
Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités.
Crédit : AFP

Si le gouvernement s'est dit « prêt à travailler » avec Valérie Pécresse, mais la présidente d'Île-de-France Mobilités se dit bloquée sur certains budgets et renvoie l'État à ses promesses passées.

Alors qu'Île-de-France Mobilités doit boucler son budget prévisionnel avant le mercredi 7 décembre, 450 millions d'euros manquent encore pour ramener les comptes à l'équilibre. Pour éviter d'augmenter le tarif du pass Navigo, IDFM en appelle au gouvernement. Si le Gouvernement s'est dit « prêt à travailler » avec Valérie Pécresse, il ne souhaite pas non plus distribuer sans compter.

 

Des solutions peuvent être trouvées entre les 2 parties

L'État refuse d’être le « tiroir-caisse » d’Ile-de-France Mobilités, mais accepte de « travailler » avec Vamérie Pécresse afin d'éviter une hausse brutale du prix des abonnements. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a reconnu « un besoin de financement pour IDFM » pour équilibrer le budget 2023.

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire ne veut pas non plus que cette aide soit mal perçue par les autres métropoles : « C’est compliqué pour moi d’aller expliquer à quelqu’un qui habite à Nantes, à Nevers ou à Romorantin que je vais prendre de l’argent public qui lui appartient aussi pour aider la région la plus riche de France. »

 

Pécresse répond en brandissant une lettre d'Édouard Philippe

Dans un communiqué, Valérie Pécresse a répondu au gouvernement avec un communiqué, rappelant qu'elle était bloquée par le fait qu’IDFM ait des engagements de services publics.

Des solutions semblent pourtant exister : augmentation du versement mobilité des entreprises, adaptation du remboursement lié à la dette COVID, ou encore baisse de la TVA. Mais tout cela dépendrait de budgets uniquement déblocables par le gouvernement et le Parlement, selon la présidente d’île de France Mobilités.
 
Pour appuyer sa demande, Valérie Pécresse menace d’abandonner certains projets : "Le Premier ministre Edouard Philippe, en janvier 2020 s'était engagé à attribuer des nouvelles recettes pour l'entrée en exploitation du Grand Paris Express, que l'État va nous confier et pour lequel nous n'avons reçu aucune recette supplémentaire. Et on parle là de 100 millions d'euros dès 2023 ! Nous avons demandé la baisse de la TVA, et plus l'état nous permettra d'utiliser les autres leviers, moins les usagers paieront. Si l'État continue à tergiverser, nous ne paierons pas les 100 millions du Grand Paris Express. Par ailleurs, nous ne financerons pas non plus les surcoûts pour les Jeux olympiques et paralympiques, à hauteur de 150 millions d'euros !"
 
Valérie Pécresse ne souhaite pas s'engager dans le Grand Paris Express sans une aide de l'État.
Valérie Pécresse ne souhaite pas s'engager dans le Grand Paris Express sans une aide de l'État.
Crédit : Mathieu MESSAGE

Valérie Pécresse brandit donc une lettre que l’ancien Premier ministre lui avait envoyé en 2020 et dans laquelle il s’engageait à l’aider financièrement pour développer le Grand Paris Express. 

La lettre envoyée par Edouard Philippe en janvier 2020 à Valérie Pécresse.
La lettre envoyée par Edouard Philippe en janvier 2020 à Valérie Pécresse.
Crédit : Twitter/@IDF_Rassemblee
Valérie Pécresse ajoute que le gouvernement doit tenir ses engagements avant de demander aux usagers de faire des efforts financiers. Espérons donc que des accords soient trouvés rapidement afin que la hausse du Navigo ne soit pas trop significative.