Faute d’argent : près d’un français sur 10 renonce au savon pour se doucher
22 mars 2023 à 11h02 par Michaël Livret
La précarité hygiénique progresse. "Ce n'est plus l'apanage des bénéficiaires d'associations". La précarité hygiénique, "dégrade l'estime de soi et conduit à l'isolement", déplore l’association Dons solidaires, qui collecte les invendus des entreprises pour les remettre au secteur caritatif.
Dans le détail, 7% des sondés indiquent se brosser les dents sans dentifrice, 8% se laver sans savon ni gel douche, et 17% des parents ne changent pas les couches de leur enfant aussi fréquemment qu'ils le souhaiteraient.
Lors du précédent baromètre sur ce sujet, en 2021, ces proportions étaient environ deux fois moindres.
"Il m'arrive de laver les enfants à l'eau seule"
Si l’on regarde spécifiquement les réponses des personnes pauvres, bénéficiaires des associations du réseau Dons solidaires : 73% disent se priver de produits d'hygiène en général, 34% de shampoing et 31% de protections menstruelles.
"Il m'arrive de laver les enfants à l'eau seule, ou de leur dire de ne faire qu'une toilette rapide", témoigne une mère de deux enfants, citée dans le communiqué. Une autre indique utiliser du papier toilette en guise de protection périodique: "je me prive pour laisser plus de protections à mes filles", explique-t-elle.
*Sondage Ifop pour Dons solidaires, réalisé sur deux panels: un échantillon représentatif de 1.501 répondants, plus 300 parents d'enfants de trois ans ou moins, interrogés par questionnaire auto-administré en ligne en novembre 2022; et un échantillon de 1.162 bénéficiaires d'associations en situation de précarité et d'exclusion sociale, interrogés en janvier et février 2023 dans les locaux des associations partenaires.