Don du sang : les personnes homosexuelles autorisées à donner sans conditions dès ce mercredi
15 mars 2022 à 12h29 par Lucas Pierre
Le don du sang sera possible pour les personnes homosexuelles sans conditions dès ce mercredi 16 mars. Une décision qui va dans le sens de la loi sur la bioéthique. Jusqu’ici, les personnes homosexuelles étaient contraintes de respecter une période d’abstinence de quatre mois. Désormais, les questionnaires analyseront les pratiques sexuelles et non plus l’orientation sexuelle comme l’explique Mathieu Gatipon, porte-parole de l’association Inter-LGBT.
C’est la fin d’une forme de discrimination. Dès ce mercredi 16 mars, les personnes homosexuelles pourront faire un don du sang, et ce, sans aucune condition. Rien de choquant direz-vous. Pourtant, il leur était très compliqué, jusqu’ici, de donneur leur sang. Depuis 1983, la Direction générale de la santé (DGS) interdisait aux personnes homosexuelles de donner leur sang. Le monde est très violemment frappé par le Sida à l’époque, et les autorités sanitaires estiment que le sang des homosexuels, en raison de leurs activités sexuelles, est plus à risque.
Obligation d’abstinence
Cette interdiction est levée finalement en 2016, mais les personnes homosexuelles doivent respecter une période d’abstinence d’au moins un an. En 2019, la DGS décide de revoir encore cette condition : les personnes homosexuelles peuvent donner leur sang si elles respectent une période d’abstinence de quatre mois. Mais dès demain, sur décision du ministre de la Santé Olivier Véran et dans le prolongement de la loi sur la bioéthique, le don du sang sera possible sans conditions pour les personnes homosexuelles.
« L’épidémie de VIH a créé un amalgame entre homosexuel et Sida »
« Aujourd’hui, ce qui est analysé dans le questionnaire, ce n’est plus l’orientation sexuelle mais bien les pratiques qu’ils peuvent avoir, et on s’en félicite » explique Mathieu Gatipon. Le porte-parole de l’Inter-LGBT revient sur « l’amalgame entre homosexuel et Sida » créé par « l’épidémie de VIH ». « Mais les risques étaient sur les pratiques et non pas sur les orientations sexuelles » indique-t-il. Mathieu Gatipon cite un exemple remonté auprès de l’association : « on a été sollicité par un jeune. Dans son lycée on faisait une campagne de don du sang, il a dit qu’il était homosexuel et on lui a refusé le don du sang. » Pourtant, comme l’explique le porte-parole de l’Inter-LGBT, ce jeune homme « n’avait jamais eu de relation sexuelle ». « On en a été à ce genre d’aberration » conclue-t-il.