Vitry-Sur-Seine : quelles solutions pour les 450 migrants évacués du « plus grand squat » de France ?

17 avril 2024 à 17h24 par Rubens Constantino

Des gendarmes en poste avant l'évacuation du squat de Vitry-sur-Seine

Crédit : Jhila Prentis / United Migrants

Les forces de l'ordre étaient mobilisées ce 17 avril au matin, afin de déloger le « plus grand squat » de France. Environ 300 migrants ont donc dû quitter le bâtiment. Un bon nombre était déjà parti avant même l’arrivée des autorités, sans pouvoir bénéficier d’une quelconque solution de relogement.

L’opération s’est déroulée « dans le calme, tout le monde savait qu’il y avait une expulsion, tout le monde était prêt, les bagages étaient prêts » selon Jhila Prentis, membre de l’association United Migrants et coordinatrice bénévole pour le squat de Vitry-Sur-Seine, où elle était présente ce matin. Les personnes expulsées avaient été prévenues lors d’une réunion organisée la veille par les associations « pour expliquer aux gens ce qui allait se passer », précise Paul Alauzy, coordinateur de la veille sanitaire migrants et permanence psy pour Médecins du monde.Environ 250 forces de l’ordre ont donc investi le bâtiment désaffecté aux alentours de 7h, afin de procéder à l’évacuation du « plus grand squat » de France. En tout, ce sont plus de 300 migrants qui ont été expulsés sur les 450 recensés depuis juin 2021... Une partie d’entre eux avaient déjà quitté les lieux avant l’arrivée des autorités. 


Des solutions de relogement, pas pour tous


Sur les centaines de personnes évacuées, certaines ont été envoyées dans 4 cars mises à disposition pour l’occasion. Le premier d’une cinquantaine de places à destination d’un centre d’accueil à Bordeaux et un second vers la banlieue d’Orléans. Quant aux deux derniers, ils ont rejoint en fin de matinée des centres d’accueil situés en Essonne et en Seine-et-Marne. En revanche, « certains n’ont pas reçu de proposition de logement. Ils ont été guidés vers la sortie par les policiers, donc ce soir ils n’ont rien » d’après Jhila Prentis. Cela concerne une vingtaine de personnes, qui attendaient ce matin devant le bâtiment évacué, bagage à la main, à qui on aurait simplement dit : « il n’y a pas de solution de logement pour vous ». À J-100 des Jeux Olympiques, le collectif « Le revers de la médaille » continue de dénoncer ce qu’ils nomment le « nettoyage social » de Paris avant les premières épreuves de l’évènement. Pour Paul Alauzy, porte-parole du collectif, cette expulsion n’est pas un hasard du calendrier : « On est aujourd’hui à 100 jours du début des JO et c’est aujourd’hui que l’on procède à cette évacuation. Pour rappel, le squat de Vitry-sur-Seine est devenu le plus grand squat de France, un après l’évacuation du siège désaffecté d’Unibéton sur l'Île-Saint-Denis, où vivaient 500 migrants.Voltage avait rencontré le collectif "Le revers de la médaille" lors d'une conférence de presse fin mars. Le groupe alertait déjà sur les évacuations de camps, selon eux, dans le but de présenter une belle image de la capitale avant les premières épreuves de la compétition. Retrouvez notre podcast.