Quelles sont nos habitudes de déplacement post-Covid en Île-de-France ?

Publié : 4 avril 2024 à 12h05 par Estelle Lafont

La voiture n'est plus le premier moyen de transport pour se rendre au travail

Crédit : Pixabay

Une étude publiée ce jeudi a suivi plus de 3300 usagers franciliens équipés d’un boitier GPS pendant 7 jours entre octobre 2022 et mi-avril 2023. Les résultats vont permettre d’adapter les politiques publiques en matière de déplacement.

L’Institut Paris Région a été missionné par 14 partenaires du secteur public et privé comme la ville de Paris, la RATP ou encore les 4 départements de la grande couronne pour connaître les habitudes de déplacement des Franciliens, en se basant sur un panel représentatif de sa population.


Ce sont donc 3337 volontaires âgés de 16 à 80 ans qui se sont portés volontaires pour être « suivis » dans cette opération inédite puisque c’est la première fois que l’Institut réalisait une EMG (enquête de mobilité par GPS). Pendant 7 jours complets, tous les trajets des participants ont été scrupuleusement enregistrés afin de donner une idée précise aux acteurs du déplacement et de la mobilité en Île-de-France sur la réalité post-Covid.


Pour Dany Nguyen Luong, directeur du département « mobilité » au sein de l’Institut, ces données étaient nécessaires pour permettre aux politiques publiques de s’adapter à la réalité de la demande et des offres pour anticiper. Il espère réitérer l’exercice dans 3 ans pour suivre l’évolution de ces pratiques.


La voiture perd sa place


Hormis le week-end où la tendance s’inverse, la proportion d’utilisateurs de voiture est à la baisse. Elle reste toujours le premier mode de transport (11,5 millions de déplacements) mais PAS pour aller au travail. Il y a une différence nette entre la petite et la grande couronne. Les habitants les plus éloignés de la capitale l’utilisent logiquement plus tandis que les habitants de Paris intra-muros privilégient énormément le vélo et la marche.Une autre composante de cette baisse d’utilisation : la pluralité des moyens de transports. 25% des actifs utilisent des modes de déplacements différents d’un jour sur l’autre. Enfin, dernier élément, qui n’est pas neuf mais plus dominant depuis le Covid : le télétravail.2,1 jours de télétravail par semaine pour la population active en moyenne, avec une proportion de 16% le lundi et 24% le vendredi, avec chez les cadres, jusqu’à 40% de télétravailleurs ce jour-là. Par ailleurs, le vendredi est également qualifié de « jour à part » par l’enquête qui souligne que le flux entrant-sortant d’Île-de-France est 3 fois plus élevé que le lundi.


Distance, temps ou encore quantité de trajets : les autres résultats.


La véritable particularité mise en lumière par cette étude est la distance, 1 déplacement sur 2 pour se rendre au travail traverse plusieurs départements, seulement 11% des personnes actives suivies travaillent à proximité de leur domicile.


Une donnée que vous ne manquerez pas de partager à votre pause déjeuner, les franciliens passent en moyenne 92 minutes à se déplacer en semaine. C’est loin des 49 minutes du dimanche (en revanche, 26% des gens ne se déplacent pas du tout ce jour là). Après le temps passé, le nombre de trajets intéresse aussi l’Institut. Les franciliens effectuent entre 2 et 9 trajets dans la journée. 30% des volontaires étaient très mobiles avec 6 à 8 déplacements par jour, mais en général le nombre est de 3,8 par personne.


Maintenant que les résultats bruts ont été communiqués, reste à les analyser en profondeur afin de répondre au mieux aux demandes des acteurs commanditaires de l’enquête, à l’image de la Seine-et-Marne qui attendait de l’enquête un approfondissement du « portrait de la mobilité » sur son territoire, probablement pour ajuster son offre de transport à l'avenir.