Pourquoi la tour Eiffel est fermée ce lundi 19 février

Fermée symboliquement pendant une journée le 27 décembre afin de « dénoncer la situation actuelle », la tour Eiffel est encore une fois en proie au trouble avec un préavis de grève déposé ce lundi 19 février par les salariés de la SETE (Société d’Exploitation de la Tour Eiffel).À partir de ce lundi, une partie du personnel est en grève, ce qui risque de perturber fortement l’accès au monument pour une durée indéterminée.

Sur le site de la Tour Eiffel un encart invite les visiteurs à consulter leur messagerie si leur billet est déjà réservé et préconise aux autres de décaler leur visite. Alors pourquoi cette grève ? Les syndicats dénoncent une hausse de la redevance financière demandée par la mairie de Paris.

"Les visiteurs vont peut-être souffrir mais c'est pour garantir une qualité de visite optimale pour les années à venir"

C’est ce qu’a déclaré Stéphane Dieu, délégué CGT des salariés de la tour Eiffel. La municipalité détenant 99% du capital de la SETE, sa gestion financière va amener une augmentation de la redevance perçue sur les recettes et c’est en partie ce point qui dérange puisque, de 16 millions d’euros par an récupérés par la Mairie de Paris, la facture va passer à 50 millions, coût inacceptable étant donné le contexte d’après les syndicats.

La période du Covid a entrainé une perte de 130 millions d’euros de recette en raison de la fermeture de l’édifice. Il y aurait aussi un budget colossal dévolu aux travaux à cause du plomb.  Selon les syndicats, il y aurait même un endettement actuel à hauteur de 100 millions d’euros.

La tour Eiffel doit se refaire une beauté

Pour le moment, seuls 3% du monument ont été dépollués au plomb et la tour doit être repeinte. Normalement c’est tous les 7 ans, or cela ferait presque le double depuis la dernière couche de peinture. Pour les syndicats, on verrait même des traces de rouille par endroit.

Et c’est même le fonctionnement global de l’édifice qui est remis en cause avec une nécessaire rénovation des ascenseurs et monte-charge.

Ces nombreux paramètres entrent en cause dans ce que dénoncent les syndicats, à savoir « un modèle économique trop ambitieux et intenable » car en raison d’une « sous-évaluation des budgets travaux » et d’une « surévaluation des recettes engrangées par les visites », la somme demandée sera inatteignable pour la SETE.

Avec 6,3 millions de visiteurs en 2023, la tour Eiffel a revu à la baisse sa fréquentation, estimée à 7,4 millions dans son précédent contrat ; un chiffre qui pourrait cependant être atteint avec les Jeux Olympiques de Paris du 26 juillet au 11 août.