Violences sur un lycéen handicapé en Seine-Saint-Denis : un policier condamné à six mois avec sursis en appel
5 juillet 2021 à 13h35 par Iris Mazzacurati
Le gardien de la paix de 25 ans avait asséné deux coups de poing au visage à un jeune homme en béqui
Crédit : CC0 - photo d'illustration
Un policier de Seine-Saint-Denis a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour deux coups de poing sur un lycéen handicapé lors d'un contrôle en 2016.
Lors de cette condamnation prononcée vendredi 2 juillet par la cour d'appel de Paris, le prévenu, aujourd'hui brigadier, a également écopé de six mois d'interdiction professionnelle. En première instance en 2017, l'intéressé avait reçu trois mois de prison avec sursis et deux mois d'interdiction d'exercice. Le 9 septembre 2016, trois policiers sont dépêchés devant un lycée de la commune des Lilas après un signalement concernant des individus avec un taser. Arrivés sur place, ils contrôlent trois adolescents, dont l'un se déplace avec des béquilles. Celui-ci est invalide à 80% depuis une grave chute quelques mois auparavant et ne peut pas marcher ou rester debout sans soutien. "Mon camarade était en train de trembler. Du coup, je rigolais, je voulais le calmer. Je lui disais que ça allait bien se passer, qu'on n'avait rien à se reprocher. Mais M. F. me dit "ferme ta gueule"", avait relaté lors de l'audience d'appel début juin la victime, aujourd'hui âgée de 19 ans, béquilles en main. Le gardien de la paix de 25 ans s'approche de lui, l'adolescent met ses deux mains sur les bras du policier : "j'ai cru qu'il allait foncer sur moi", s'était-il justifié à la barre. Le fonctionnaire lui assène alors deux coups de poing au visage. Le lycéen s'effondre par terre. Devant les juges, le policier avait affirmé avoir été en état de légitime défense et n'avoir pas eu d'autre choix pour se dégager. Une version mise à mal par une vidéo amateur apportée à l'IGPN quelques mois après les faits. "On peut se satisfaire du fait que le policier n'exercera plus en qualité de fonctionnaire de police pendant une durée relativement longue, c'est une sanction utile pour l'intérêt général", a déclaré à l'AFP Me Solenn Le Tutour, avocate de la victime.