Samuel Paty : après l'hommage national, un "Grenelle de l'Education"

Publié : 22 octobre 2020 à 7h42 par Iris Mazzacurati

Le Grenelle de l'éducation reposera sur plusieurs mots clés : "reconnaissance financière", "travail

Crédit : Rédaction / Etienne Escuer - Photo d'illustration

Au lendemain de l'hommage national au professeur assassiné et de la mise en examen de sept personnes par un juge antiterroriste, Jean-Michel Blanquer lance jeudi un "Grenelle de l'éducation" censé mettre davantage les professeurs "au centre de la société".

"Nous continuerons ce combat pour la liberté" dont Samuel Paty est "le visage": Emmanuel Macron a rendu mercredi 21 octobre un hommage national vibrant à l'enseignant sauvagement assassiné. "Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d'autres reculent", a insisté le chef de l'Etat, en saluant "l'un de ces professeurs que l'on oublie pas", lors d'un discours dans la cour de la Sorbonne, lieu symbolique de l'esprit des Lumières et de l'enseignement. Très ému, le président de République, après avoir remis la Légion d'honneur à titre posthume à Samuel Paty, dans un cercle intime, a dénoncé la "conspiration funeste" et "la haine de l'autre", dont a été victime le professeur d'histoire-géographie, tué à 47 ans "parce qu'il incarnait la République".



EN DIRECT | Hommage national à Samuel Paty.https://t.co/ho46FcK4N0


— Élysée (@Elysee) October 21, 2020

Le sort tragique de Samuel Paty, 47 ans, a remis en lumière le difficile métier d'enseignant. Le Grenelle de l'éducation (devant déboucher dans trois mois sur une augmentation des salaires des enseignants ou encore sur des mesures de protection supplémentaires) était déjà prévu. Mais il a été revu depuis l'assassinat de Samuel Paty pour mettre davantage en avant "le professeur au centre de la société". Le Grenelle de l'éducation "repose sur des mots clés, celui de la reconnaissance financière, la coopération, c'est-à-dire le travail en équipe, la modernisation et la protection", a détaillé le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer. "Le sursaut national doit nous conduire à considérer que le professeur est central dans notre société et que chacun d'entre nous dans notre vie de parent d'élève, de citoyen, doit respecter les professeurs et avoir des discours qui mettent le professeur au centre de notre société", a-t-il affirmé. Parmi les sept personnes mises en examen pour l'assassinat de Samuel Paty, - dont six pour "complicité d'assassinat terroriste"- figurent deux élèves de 14 et 15 ans du collège où il enseignait et un parent d'élève qui avait appelé sur internet à la mobilisation après les cours de M. Paty sur la liberté d'expression.


Satisfaction des syndicats


Avant le Grenelle de l'éducation, une rencontre aura lieu jeudi 22 octobre avec les syndicats enseignants pour évoquer la journée du 2 novembre, qui correspondra à la rentrée après les vacances de la Toussaint. Interrogé sur le contenu de cette journée, Jean-Michel Blanquer a d'ores et déjà demandé à "tous les élus de la République, les conseillers municipaux, les maires, les sénateurs, d'être présents auprès des professeurs le jour de cette rentrée".


Le budget 2021 du ministère a été augmenté de 400 millions d'euros (500 millions en année pleine), afin d'augmenter les salaires des enseignants français, inférieur de 7% en début de carrière à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La hausse de budget doit financer différentes primes, notamment une prime d'attractivité (260 millions d'euros en année pleine) ciblant les personnels en début et milieu de carrière, ainsi qu'une prime d'équipement informatique (178 millions d'euros) de 150 euros nets annuels pour chaque professeur. Les syndicats ont récemment noté un motif de satisfaction : les hausses de salaires ne seront pas conditionnées à une augmentation du temps de travail ou d'autres contreparties, comme ils le redoutaient.


(Avec AFP)