Affaire Pegasus : Emmanuel Macron ciblé par le logiciel espion ?

21 juillet 2021 à 9h15 par Iris Mazzacurati

"Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révé

Crédit : JOHN THYS / POOL / AFP

Le président Macron a-t-il été espionné par une puissance étrangère ? La question se pose après la révélation mardi 20 juillet que le chef de l'Etat et des membres du gouvernement figurent sur la liste des cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains Etats pour espionner des personnalités.

Le Monde et Radio France, qui font partie du consortium de 17 médias ayant eu accès à cette liste obtenue par le réseau de journalistes Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International, ont révélé mardi que ces numéros, dont celui de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de 14 membres du gouvernement, figurent "dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'Etat marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage". Le Maroc conteste son implication dans cette affaire d'espionnage.   "On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on n’a pas pu faire d'enquête technique évidemment sur le téléphone d'Emmanuel Macron" pour vérifier s'il a été infecté par ce logiciel, et donc "cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné", a expliqué le directeur de Forbidden Stories Laurent Richard sur la chaîne d'info LCI. "Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations de presse", a réagi la présidence, interrogée par l'AFP pour savoir si le chef de l'Etat avait été "potentiellement espionné" via Pegasus. Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016 par les clients de l'entreprise israélienne NSO (qui commercialise Pegasus) pour une surveillance potentielle et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.


Un roi et trois présidents sur écoute


Selon Radio France et Le Monde, outre Edouard Philippe et son épouse, des ministres de premier plan, à l'époque où leurs numéros ont été sélectionnés, figurent sur cette liste, dont Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy. Mais aussi des parlementaires et responsables politiques comme François Bayrou, du MoDem, le député de La France Insoumise Adrien Quatennens ou Gilles Le Gendre (LREM). Le président français n'est pas le seul chef d'Etat dont le téléphone ait peut-être été espionné via Pegasus. Selon Radio France, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage "sont sur la liste des cibles potentielles", et d'après le Washington Post, elle contient des numéros de deux autres présidents, l'Irakien Barham Saleh et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa. (Avec AFP)