Législatives 2024 : les premiers éléments de chiffrage pour le programme du Rassemblement National

25 juin 2024 à 9h41 par Rubens Constantino

Jordan Bardella a présenté les grandes lignes du programme du RN pour les élections législatives

Crédit : Conférence de Presse / Capture d'écran Compte YouTube Jordan Bardella

En cas de victoire du Rassemblement national aux élections législatives et d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, Jordan Bardella demandera un « audit des finances publiques » afin d'adapter son programme en fonction de la situation des comptes publics. Il est tout de même revenu, lors d’une conférence de presse hier matin, sur le chiffrage de sa mesure phare, la baisse de la TVA sur les énergies et carburants.

Souvent attaqué par la majorité présidentielle pour les incohérences économiques de son programme, Jordan Bardella a souhaité rassurer et apporter quelques précisions concernant le coût de ce dernier. Néanmoins, malgré une certaine insistance des journalistes présents dans la salle, le président du Rassemblement national a rappelé sa volonté de convoquer un « audit des finances publiques » avant de dévoiler le coût réel des mesures qu’il aimerait mettre en place. Selon la fondation IFRAP, le programme du RN créerait « un déficit supplémentaire de 8,5 milliards d’euros minimum par an. ». Là où « un cabinet indépendant » l’estimait à 100 milliards d’euros par an, d’après Emmanuel Macron. Un peu comme pour chaque programme, difficile de savoir qui croire…

Relancer le pouvoir d'achat


Hier matin aux Salons Hoche à Paris lors de sa conférence de presse, Jordan Bardella a dressé deux voies pour les deux années et demi qu’il espère passer à Matignon avec une majorité absolue : « la gestion des urgences » et le « temps des réformes. » Pour cette première, le président du RN compte relancer le pouvoir d’achat, notamment par une mesure phare : la réduction de la TVA sur les énergies et le carburant. La proposition devrait, selon lui, coûter 7 milliards d’euros sur cette année « qui n’est pas une année pleine ». 

 

Pour les financer, plusieurs pistes ont été évoquées. D’abord, la suppression de niches fiscales « d’un certain nombre de secteurs », notamment celle des armateurs sur laquelle il espère récuperer « 1,2 milliard ». Il entend aussi obtenir « un rabais » concernant la contribution de la France au budget de l’Union européenne qu’il souhaite abaisser à 2 milliards d’euros. 3 milliards d’euros de recettes supplémentaires sont également à prévoir selon l’élu d’extrême-droite, grâce au « réhaussement de la contribution sur les rentes inframarginales des énergéticiens ». La lutte contre la fraude, via la création d’un « ministère de la Lutte contre la fraude » pourrait à son tour représenter une recette d’État, sans qu’elle n’ait été chiffrée par Jordan Bardella. Enfin, des « économies liées à l’immigration » ont été mises sur la table, sans plus de détails.

Hausse des salaires


Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, pas d’augmentation du Smic comme le propose le Nouveau Front populaire mais plutôt une incitation pour les entreprises à augmenter le salaire de ses employés. « Un dispositif gagnant-gagnant qui offre la liberté d’augmenter les salaires de 10% sans cotisations patronales pendant 5 ans et cela jusqu’à 3 fois le Smic ». La mesure était déjà dans les petits papiers du RN puisqu’elle avait été presentée aux organisations représentatives du Medef, le 20 juin. Jordan Bardella a par ailleurs précisé que ces discussions interviendraient dans un « second temps ».

 

Parmi les autres propositions avancées, on retrouve la mise en place d’une part fiscale complète dès le deuxième enfant, la suppression de l’impôt sur les revenus des jeunes de moins de 30 ans, la relance du nucléaire ou la suppression des impôts sur l’héritage direct pour les classes moyennes. Là aussi, aucun chiffrage n’a été proposé.

 

En l’attente de la réalisation d’un audit des finances publiques en cas d’accession au pouvoir par le Rassemblement national, Jordan Bardella a rappelé l’importance de sortir de « sept ans de déraison budgétaire », faisant référence au mandat d’Emmanuel Macron qu’il accuse d’avoir créé un déficit de « 300 milliards d’euros en deux ans ».