Nouveau protocole sanitaire à l'école : « la gestion commence vraiment à être difficile »
4 janvier 2022 à 13h43 par Lucas Pierre
Le nouveau protocole sanitaire dans les écoles complique encore la gestion des enfants cas contact.
Crédit : CC0 - Image d'illustration
40 élèves absents étant cas contact lundi, jour de rentrée. 37 ce mardi mais avec un cas déclaré positif à la Covid-19 en matinée. Voilà à quoi ressemblent ces deux premiers jours de rentrée scolaire pour Robine, directrice d’une école élémentaire en Seine-Saint-Denis. Au micro de Voltage, elle confie que le nouveau protocole sanitaire, qui prévoit de réaliser une série d’autotests chez les enfants, rend la tâche bien plus ardue quant à la gestion des cas contact.
C’est l’une des grandes actualités de cette première semaine de l’année 2022 : la rentrée scolaire sous le signe de la propagation fulgurante du variant Omicron. Dans un entretien avec le journal Le Parisien publié ce dimanche 2 janvier, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, donnait les contours du nouveau protocole sanitaire mis en place dans les écoles françaises. Et au-delà de ce sentiment de devoir rendu à la dernière minute, c’est surtout l’organisation qu’impose ce nouveau protocole qui exaspère le personnel enseignant comme Robine.
Directrice d’une école élémentaire en Seine-Saint-Denis, elle doit gérer au jour le jour un établissement comprenant 14 classes, soit 340 élèves. Ce lundi 3 janvier, jour de rentrée, Robine avait « 40 élèves absents, à savoir que la moitié était cas positifs, l’autre moitié soit cas contact, soit grippe ou autre » indique-t-elle. Ce mardi, ce sont 37 élèves qui sont cas contact et donc absents, mais cette fois-ci, un cas positif a également été déclaré dans la matinée. De quoi rendre la gestion « difficile » selon la directrice d’école. « A partir du moment où les enfants sont cas contact, le décompte n’est pas le même puisqu’ils peuvent être cas contact depuis le 27 décembre, depuis le 28, le 30… » Avec le nouveau protocole sanitaire décidé par le ministre de l’Education, les élèves doivent « avoir réalisé un test à partir du moment où ils étaient contact, ensuite à J+2 puis à J+4 explique-t-elle. Donc ça fait faire des tableaux où on doit tout récapituler pour pas oublier certaines dates, et là, la gestion commence vraiment à être difficile quand on a une quarantaine d’absents ».
Titre :Robine, directrice d'école dans le 93
Crédit :Maud Tambellini
Robine, directrice d'école dans le 93
« Les enfants n’ont pas envie de se faire tester et les parents cèdent »
Quand un élève est cas contact et qu’il revient à l’école avec son test, « les parents doivent nous apporter une attestation sur l’honneur comme quoi le test est négatif » indique Robine. Pour les deux tests suivant, les parents doivent simplement confirmer qu’ils ont bien été réalisés, « ce qui est difficile, selon la directrice d’école, parce que souvent, les enfants n’ont pas envie de se faire tester, les parents cèdent et ils ne sont pas testés ». De quoi justement alimenter la peur chez les professeurs et le personnel travaillant dans les établissements scolaires. « S’ils [les enfants] reviennent avec une attestation sur l’honneur mais qu’ils n’ont pas été testés, ils peuvent très bien être positifs, puisqu’ils ont été cas contact ».
Malgré tout, Robine comprend la mise en place de ce protocole sanitaire « pour les entreprises, pour les parents qui travaillent et qui ne peuvent plus garder leurs enfants ». Le fonds du problème vient selon elle des « professeurs qui sont malades et qui ne sont pas remplacés. Donc les parents doivent aussi garder leurs enfants puisqu’on n’a plus le droit au brassage, à la répartition des élèves dans les autres classes ». « Si on prévoyait des remplaçants, peut-être que ça se passerait différemment » assure-t-elle.