L'association Educ'at veut redonner confiance en soi contre le harcèlement scolaire

9 novembre 2023 à 6h16 par Élodie Quesnel

Le harcèlement scolaire touche un million d'élèves en France

Crédit : Philippe LOPEZ / AFP

Ce jeudi 9 novembre, c'est la journée de lutte contre le harcèlement scolaire. Un vrai fléau depuis plusieurs années dans les établissement scolaire et en dehors. Zoom sur une association Educ'at qui développe une méthode inédite pour éliminer ce fléau dès ses prémices.

Un élève sur 10 est victime d'harcèlement scolaire. Un chiffre qui fait froid dans le dos à chaque fois qu'on l'évoque. Un fléau qui a pris de l'importance car avec l'émergence des réseaux sociaux, c'est aussi le cyber harcèlement qui s'est développé en dehors de la classe. En ce 9 novembre 2023, journée de lutte contre le harcèlement scolaire, dans les établissements un temps sera consacré à parler de ce phénomène.


Fin septembre, le ministre de l'Education Nationale, Gabriel Attal, avait annoncé un plan de lutte contre le harcèlement scolaire. Avec notamment l'éviction de l'élève harceleur et non plus l'élève harcelé d'un établissement mais aussi des cours d'empathie comme c'est le cas  dans certains pays nordiques.


Rétablir la confiance en soi


A l'association Educ'at, Marie-Pierre Lescure n'a pas attendu les annonces du ministre pour tenter d'agir. Cette ancienne enseignante devenue thérapeute a développé une méthode pour éradiquer ce fléau qui touche aujourd'hui pas moins d'un million d'élèves français. C'est la méthode Tatoukompry. " Je me suis beaucoup questionnée sur l'origine du harcèlement : comment un enfant ou même un adulte peut avoir du plaisir à faire du mal à quelqu'un ?" J'ai d'abord donné des conférences à ce sujet puis j'ai voulu aller plus loin."


Pour Marie-Pierre Lescure, c'est un problème d'estime de soi et de mal être qui peut déclencher le harcèlement. "Certains enfants vont alors se défouler sur les autres pour extérioriser ces émotions et ça va monter crescendo." Avec la méthode Tatoukompry, c'est donc sur cette confiance en soi que les élèves vont travailler. "Je propose dans un premier temps de s'interroger sur le harcèlement, on travaille ensuite sur les émotions puis il y a un temps consacré au groupe pour reprendre confiance en soi. Car le groupe est très important dans cette lutte contre le harcèlement."


Une méthode testée dans trois écoles primaires, en Nouvelle Aquitaine, en Ile de France et en Centre val de Loire. Ce sont d'abord les mairies qui ont financé l'expérience sur une année scolaire. "Puis en Ile de France, nous avons eu une amélioration de comportement sur un élève qui avait changé trois fois d'école en quelques mois. Cette info est remontée à l'inspection d'académie puis au rectorat qui a décidé de prolonger de deux ans l'expérience."


Des enfants plus attentifs qui prennent la parole plus facilement jusqu'à la maison. Face aux annonces du gouvernement,  sur les futurs cours d'empathie, Marie-Pierre Lescure attend de voir. Elle continue son bonhomme de chemin en formant de nouvelles personnes et fait connaitre sa méthode au plus grand nombre.


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