Féminicide à Epinay : le parquet de Bobigny veut systématiquement informer les victimes des sorties de prison
1er décembre 2021 à 12h56 par Lucas Pierre
Le parquet de Bobigny indique que le protocole sera rapidement mis en place.
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Le parquet de Bobigny veut désormais informer de façon systématique les victimes de violences conjugales quand leur ex-conjoint sort de prison. En cause : le décès d’une femme âgée de 44 ans le vendredi 26 novembre à Epinay-sur-Seine après que son ancien compagnon, déjà condamné pour violences conjugales, soit sorti de prison neuf jours plus tôt sans qu’elle soit tenue au courant. Une marche pour lui rendre hommage sera organisée le 9 décembre prochain.
Que faire pour éviter que de telles situations ne se reproduise à l’avenir ? « Il faut faire un dispositif pour qu’aucune victime [de violences conjugales] ne puisse être agressée quand un auteur sort de prison sans qu’elle soit avertie » explique Ernestine Ronai, militante féministe auprès de l’AFP. La responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes fait référence à un énième féminicide survenu à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) le vendredi 26 novembre.
Dans cette affaire, la victime, une femme âgée de 44 ans, n’était semble-t-il pas au courant que son ex-compagnon, condamné au mois de juillet pour violences conjugales, était sorti de prison depuis neuf jours. Le parquet de Bobigny reconnaît « un échec collectif » dans cette histoire, raison pour laquelle il assure sa volonté de mettre en place « un protocole permettant d’assurer systématiquement l’information des victimes relatives aux sorties de détention, non seulement lorsque les textes le prévoient, mais surtout dans toutes les autres situations ». Ce protocole « sera conclu très rapidement […] après l’analyse précise des raisons » du drame explique le parquet.
Et pour cause, le parquet indique que le juge d’application des peines n’avait pas d’obligation pour informer la victime de la sortie de prison de son ex-conjoint violent. Pas tenue au courant, Bouchra, la victime, n’avait, semble-t-il, pas jugé nécessaire de se munir de son téléphone grave danger le soir du meurtre, se pensant en sécurité.
L’ex-conjoint a quant à lui été mis en examen ce lundi 29 novembre après avoir « globalement reconnu les faits » pendant sa garde à vue. Il est désormais placé en détention provisoire. Le 9 décembre prochain, une marche sera organisée au pied de la tour où elle est décédée pour lui rendre hommage.