Le 1er octobre, Paris sera sans voiture, sans pollution !
Publié : 28 septembre 2017 à 8h39 par Mikaà«l Livret
La "Journée sans voiture" va être spectaculaire. Dans la capitale, où vivent intramuros plus de 2,2 millions d'habitants, il y aura zéro moteur (ou presque) ce dimanche 1er octobre. De quoi déjà faire grincer les Franciliens.
L'an dernier, seuls les onze arrondissements du centre de Paris avaient été fermés. Cette année, ce sera toute la capitale. De 11 heures à 18 heures, pas de voitures, pas de camions ni de motos ! Il y aura quelques dérogations. Pourront rouler les véhicules de secours, de livraison et de police. Il sera possible quand même de prendre un taxi ou un VTC. Les Parisiens qui ont une voiture (les riverains) pourront rentrer chez eux. En fait, on ne pourra rouler librement que sur le périphérique et dans les Bois de Boulogne et de Vincennes. Les contrevenants risqueront une amende de 22 euros.
Mais si le 1er octobre vous voulez visiter Paris, ce sera à pied, à trottinette, à vélo ou en transports en commun, qui ne seront pas gratuits. Les tarifs restent les mêmes que d'habitude. Les bus circuleront, mais il va falloir prévoir un peu plus de temps car ils ne devront pas dépasser 30 kilomètres/heure.
Anne Hidalgo en rêve. Une capitale sans voiture, ce sera la réalité une journée pour l'instant. Même les véhicules électriques, qui pourtant ne polluent pas, seront interdits. Alors supprimer la plupart des moteurs, c'est assez radical. Mais cela a un impact immédiat sur la qualité de l'air et le bruit.
Airparif et Bruitparif seront ainsi chargés de mesurer les effets d'une journée sans voiture. Bruitparif installera "onze stations de mesure" dans la capitale et diffusera les résultats en direct sur une page dédiée, tandis qu'Airparif devrait faire un premier point sur la qualité de l'air en "fin de journée". L'an passé, alors que la circulation n'avait été restreinte qu'à 45% dans Paris, une baisse moyenne de 20 à 35 % de dioxyde d'azote avait été observée.
Infos pratiques
La Journée sans voiture se déroulera de 11h à 18h. Les portes de Paris seront, pendant cette tranche horaire, bloquées par 113 barrages filtrants installés aux sorties du périphérique. Au total, la mairie de Paris a prévu la mobilisation de 1.000 personnes pour assurer le bon déroulement de cet événement, dont 560 agents municipaux et environ 400 agents de la préfecture.
Des exceptions ?
Sur son site internet, la mairie de Paris prévient qu'elle ne délivrera aucune dérogation. Malgré tout, quelques entorses sont tout de même prévues à l'arrêté municipal. Il sera ainsi possible aux résidents parisiens de rejoindre ou de quitter leur domicile en véhicule motorisé, à la seule condition d'être en possession d'un justificatif de domicile et d'emprunter le chemin le plus court.
Si vous devez transporter une personne très âgée, handicapée ou malade, pensez à vous munir d'un justificatif. Si vous êtes vous même handicapé et que vous devez vous déplacer en voiture, n'oubliez pas, là aussi, votre justificatif. Dans le cas où vous devriez vous rendre à l'hôpital en urgence, pour un accouchement par exemple, sachez que la mairie assure que "les agents de police feront preuve de discernement".
Vous n'aviez pas pensé à la Journée sans voiture lors de l'organisation de votre déménagement ? Rassurez-vous, tout va bien se passer. Pour être autorisé à utiliser vos véhicules de déménagement dans le périmètre concerné, il vous suffit d'obtenir une autorisation de stationnement via le téléservice dédié. La vitesse sera en revanche limitée à 30 km/h.
Au cas où vous aviez prévu de partir en voyage en autocar ce jour-là, sachez que ceux-ci sont autorisés à pénétrer dans Paris pour se rendre dans les gares routières de Bercy et Pershing. Les bus touristiques BigBus et Open Tour sont elles aussi autorisées à rouler.
Enfin, les véhicules de secours, d’urgence, de dépannage, les livreurs et les professionnels des marchés parisiens pourront eux aussi circuler sans restriction.
La fronde s’organise
« Nous sommes la cible, les ennemis à abattre ». L’Udelcim (association qui « défend le droit de rouler librement à Paris ») organise avec le soutien de 40 millions d’automobilistes et de la Ligue de défense des conducteurs, une opération escargot sur le périphérique parisien. Une autre page Facebook appelle même « à rouler en voiture sur les pistes cyclables d’Anne Hidalgo ». Si celle-ci – qui réunit 7.000 intéressés et 3.000 participants – relève davantage d’une « blague » que d’une réelle action, elle traduit néanmoins un vrai mécontentement de la part du créateur de l’événement, lancé il y a deux semaines.
Et ce ne sont pas les déclarations de la MAriei de APris qui vont arranger les choses. « Majoritairement, l’usage d’un véhicule personnel reste une question de confort : seuls 22 % des usagers reconnaissent avoir besoin d’un véhicule pour leur déplacement », indique la mairie de Paris sur son site Internet sur la page « le Vrai du Faux : idées reçues sur la voiture à Paris ». Le feuilleton se poursuit.