Affaire Théo : le parquet requalifie les faits et requiert le renvoi de trois policiers devant la cour d‘assises

7 octobre 2020 à 12h30 par Bertrand Loppin

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Théo Luhaka
Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

En 2017, Théo Luhaka avait été grièvement blessé au cours d'une interpellation qui s'était déroulée à Aulnay-sous-Bois. Le parquet de Bobigny a écarté la qualification le viol aggravé. Il a requis le renvoi de trois des quatre policiers impliqués dans cette affaire devant une cour d'assises.

Son histoire avait provoqué une forte émotion. Il était devenu une victime emblématique des violences policières. Le 2 février 2017, Théo Luhaka se fait contrôler par quatre policiers dans la Cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois. Au cours de ce contrôle, il reçoit un coup de matraque télescopique dans la zone rectale. En 2019, une expertise médicale avait conclu que le jeune homme souffrait d'une infirmité permanente, causée par des lésions en relation certaine et directe avec son interpellation.

Dans cette affaire quatre policiers sont mis en examen. Initialement, l'un des quatre policiers étaient poursuivi pour « viol aggravé » mais le parquet a réclamé que ce crime soit requalifié en « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle ». Les magistrats ont en effet estimé que les éléments constitutifs du viol n’étaient pas réunis au terme de l’instruction.

Le parquet de Bobigny a requis le renvoi devant la cour d'assises de trois policiers : le premier pour ce chef de « violences volontaires avec arme », les deux autres pour « violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique ». Un non-lieu a été réclamé pour le quatrième fonctionnaire mis en cause.