Un policier parisien insulte une femme victime d'agression sexuelle sur son répondeur

Publié : 16 février 2022 à 8h35 par Michaël Livret

Un policier insulte une femme victime d'agression sexuelle

Crédit : @Ilyesramdani1 - Vidéo

Le préfet demande sa suspension. La police des polices a été saisie.

"Grosse pute". Le préfet de police de Paris Didier Lallement a saisi la "police des polices" (IGPN) et demandé la suspension d'un policier pour avoir traité de "pute" une femme qui avait porté plainte pour agression sexuelle, a indiqué mardi la préfecture dans un communiqué. "Grosse pute", "elle refuse la confront' (confrontation, ndlr) sale pute". Dans un message laissé par erreur sur le répondeur de la plaignante, on entend un policier l'insulter à plusieurs reprises, selon un enregistrement dévoilé par Mediapart.


 


 

Tout commence dans la nuit du du 4 au 5 février, la jeune femme de 34 ans dépose une plainte auprès de policiers du commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris pour "agression sexuelle en état d'ivresse", indique Mediapart.


Quelques heures plus tard, un autre policier de ce commissariat l'appelle et lui laisse un message vocal où il lui demande de venir compléter sa plainte. Croyant avoir raccroché, on entend le fonctionnaire plaisanter avec une de ses collègues: "je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver!"


"Elle refuse la confront' en plus la pute"


Il lit ensuite à haute voix un extrait de la plainte de la jeune femme. "Elle n'a pas de sens la plainte en fait", lance-t-il. "Ah évidemment elle refuse la confrontation", poursuit-il. "C'est vraiment une  pute. (...) Putain, elle refuse la confront' en plus la pute. Comme par hasard. En fait c'était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (...) Putain, grosse pute", dit-il encore, avant que le combiné soit bien raccroché.


Condamnant des "propos inadmissibles", le préfet de police a indiqué avoir "immédiatement saisi l'IGPN", l'Inspection générale de la police nationale, et "demandé la suspension à titre conservatoire du fonctionnaire".


La ministre déléguée chargée de la citoyenneté Marlène Schiappa et le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin ont été "profondément choquée" par ces propos jugés "inqualifiables".