Ehpad : l'ARS Île-de-France a inspecté 90 établissements depuis janvier
30 mars 2022 à 7h19 par Michaël Livret
Ehpad : l'ARS Île-de-France a inspecté 90 établissements depuis janvier
Crédit : Thierry ZOCCOLAN / AFP
L’Agence Régionale de Santé (ARS) de l’Île-de-France impose des changements à l'Ehpad au centre du livre "Les Fossoyeurs". Les équipes devront être réorganiser dans les trois mois et les repas enrichis selon un rapport publié par l’ARS.
"Réorganiser les équipes de jour et de nuit" ou encore "mettre en place des repas enrichis". Dans un rapport dévoilé mardi 29 mars, l'Agence régionale de Santé de l’Île-de-France impose des changements à l'Ehpad du groupe Orpea des "Bords de Seine", particulièrement visé par l'ouvrage "Les Fossoyeurs".
Depuis la publication du livre de Victor Castanet en janvier, l'ARS Île-de-France a diligenté 90 inspections au sein des Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) franciliens. L'Île-de-France compte 707 Ehpad dont 19% sont publics, 33% privés à but non lucratif et 48 % privés à but lucratif.
Sécuriser l'organisation du circuit du médicament
L'Ehpad du groupe Orpea des "Bords de Seine" de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), destiné aux personnes âgées atteintes notamment d'Alzheimer, est l'un des quatre établissements ayant fait l'objet d'une "décision définitive" à la suite de ces contrôles.
Sa direction a reçu l'injonction de réorganiser ses équipes de jour et de nuit, dans un délai de trois mois.
L'ARS lui demande par ailleurs de "sécuriser l'organisation du circuit du médicament" dans un délai d'un mois, de "procéder à l'évaluation des risques de dénutrition" et de "mettre en place des repas enrichis" dans un délai d'un mois, ou encore de "mettre à jour les conventions d'exercice libéral des masseurs-kinésithérapeutes" et "de veiller à la traçabilité dans les dossiers des résidents", cette fois "sans délai".
Ces directives reposent sur l'observation de dysfonctionnements.
Une plainte pour homicide involontaire
L'Ehpad des Bords de Seine est aussi au coeur d'une enquête préliminaire ouverte à Nanterre, notamment pour homicide involontaire, à la suite d'une plainte déposée en 2020. Dans cette plainte, consultée par l'AFP, les enfants d'une résidente décédée à 86 ans dénoncent, entre autres, une "gestion opaque de la Covid-19" et des "défaillances".
Admise en mars 2020 dans l'établissement, la résidente est diagnostiquée positive au Covid-19 début avril 2020, raconte la plainte. Quatre jours après avoir été testée négative, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral.
"A aucun moment, (sa fille) n'avait été tenue informée d'une quelconque dégradation de l'état de santé de sa mère", dénonce la plainte qui soulève aussi que "ses protections hygiéniques" n'ont pas été changées. Trois jours après son accident, la résidente est retrouvée "vers 09H45, inconsciente dans son lit, non vue depuis hier soir" d'après une note des pompiers.