Un bidonville évacué en plein Paris

28 novembre 2017 à 9h16 par Mikaà«l Livret

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Crédit : Commons wikimedia

La préfecture de région et la préfecture de Paris ont procédé mardi matin à l'évacuation et au démantèlement d'un campement illicite au niveau de la Porte des Poissonniers et du boulevard Ney, dans le 18ème arrondissement. Une opération de "mise à l'abri" exécutée après une décision de justice.

Quatrième évacuation en deux ans. L'opération de démantèlement et de mise à l'abri des occupants du campement de la Petite ceinture de Paris a commencé peu après 7 heures, mardi matin. Les occupants des lieux, essentiellement d'origine roumaine, étaient encore 325 lundi soir à vivre dans ce campement insalubre situé Porte des Poissonniers, dans le 18ème arrondissement. Mais beaucoup avaient quitté les lieux avant l'opération menée mardi matin par les autorités.

Une attention toute particulière sera portée aux familles dont les enfants sont scolarisés et aux personnes qui ont engagé une démarche d’insertion professionnelle afin de tenir compte des lieux de scolarisation des enfants et des lieux de travail des personnes concernées précise dans un communiqué, la préfecture de région Ile-de-France. 170 personnes ont ainsi été évacuées mardi matin. 130 ont accepté les conditions d'hébergement proposées, dans des hôtels du 11ème arrondissement, de Bobigny, en Seine-Saint-Denis et de communes de la Petite couronne.

Des risques "pour le voisinage et la santé des occupants"

L'évacuation de ces lieux a été menée en exécution d'une décision de justice, rendue le 13 septembre dernier par le TGI de Paris, le campement "présentant des risques importants pour le voisinage et la santé de ses occupants", a rappelé la préfecture de région Ile-de-France, dans un communiqué.

Les autorités précisent qu'une attention "toute particulière sera portée aux familles dont les enfants sont scolarisés et aux personnes qui ont engagé une démarche d’insertion professionnelle". Une vingtaine d'enfants scolarisés aux abords de ce campement seront donc hébergés à proximité avec leurs familles. 

Les riverains et les associations inquiets

Installé fin 2013, ce campement a déjà été évacué trois fois avant ce mardi matin. Et à chaque fois il s’est reformé. Les riverains sont inquiets d’un retour des baraques de fortunes dans les prochains jours. C’est aussi le sentiment mitigé que partagent certaines associations comme la fondation Abbé Pierre ou le Secours Catholique. Ils ont dénoncé hier le manque «d’anticipation et de solutions des autorités», afin d’éviter la reformation du campement.